Burkinabelles
Enrique Pardo
148 × 210 mmImpression offset en bichromie sur papier coton 300 gm2
10 sets de 6 cartes (verso blanc)
Publié en 2010
C’était la première fois que je me rendais dans un village aussi reculé en Afrique. J’avais déjà voyagé dans des contrées lointaines et y avais fait de belles rencontres, mais jamais je n’avais reçu un tel accueil. Dès notre arrivée à Irim, je suis immédiatement frappé par le contraste entre le dépouillement matériel et la générosité de cœur des habitants. J’ai dès lors deux angles clairs, l’un, évident et relativement facile à photographier, l’autre demandant de trouver la juste mesure entre l’intrusion et la distance.
Après quelques jours d’acculturation, je souhaite très vite trouver un autre angle que les clichés évidents de la vie d’un village africain. Mon regard s’arrête alors sur les coiffures très graphiques des femmes du village. Je suis interpellé par le soin qu’elles y apportent, l’attachement très fort à leur culture et les sentiments de dignité et de respect qui se dégagent de ces femmes.
Un matin, je repère une belle lumière dans la cantine de l’école et me mets à rêver d’un studio de brousse pour y réaliser des portraits. Je demande alors autour de moi s’il était culturellement acceptable de convier les femmes du village à une séance de prises de vues et je reçois immédiatement une réponse positive et enthousiaste.
Je me retrouve ensuite à faire le tour des hameaux à moto pour rencontrer les matriarches et leur présenter le projet. Celles-ci témoignent à leur tour d’un grand enthousiasme. Elles me remercient même d’avoir fait tant de kilomètres pour les photographier et s’engagent à faire passer le mot auprès des femmes de leur entourage. Le rendez-vous est pris !
Deux jours plus tard, ce ne sont pas moins de soixante femmes qui se présentent spontanément à notre studio de brousse. Le hasard veut que nous soyons le jour de la fête de l’indépendance du Burkina Faso. Quel symbole pour célébrer la femme! Le reste se passe de mots, les photographies parlent d’elles-mêmes.
www.enriquepardo.com/burkinabelles
45 CHF